
Je suis Lucie, née en 1983, une femme dont le parcours a été tissé de moments intenses et de rebondissements. À dix ans, j’ai dû dire adieu à mon grand-père, emporté par un cancer des poumons lié à son travail. Mon oncle, touché par le VIH, a également quitté ce monde trop tôt. Ces départs ont laissé des empreintes profondes sur ma jeunesse, mais ils ont aussi nourri en moi une résilience inébranlable.
Toujours en 1993, le premier défi de ma vie s’est présenté sous la forme d’un ostéosarcome à la rotule droite. Ce fut une période de traitements intensifs, de chimiothérapie courageusement endurée, d’hospitalisations et de la pose d’une prothèse intégrale à ma jambe droite.
En 2005, alors que je passais mon BTS, un lymphome est venu bousculer mes projets –mais je l’ai eu ce foutu examen-.
En 2013, c’est l’insuffisance cardiaque qui a continué de remplir mon « passeport santé » pour mes 30 ans ; suivie par une fracture déplacée de la rotule droite en 2018.
Cerise sur le gâteau en 2023, ma prothèse se descelle pour mes 40 ans, douleurs à plein temps, impossible de rester debout et de me déplacer malgré ma paire de béquilles. Il faut se rendre à l’évidence, il faut opérer : amputation ou arthrodèse ? Ça sera l’arthrodèse, une tige insérée dans ma jambe qui figera à vie ma jambe et mon genou. 52 cm de cicatrice !
⁂
Ces moments n’ont pas été simplement des chapitres difficiles, mais des invitations à apprendre, grandir et sourire malgré tout…
⁂
Janvier 2024… je reprends du poils de la bête et je veux partager cet espoir avec les autres malades ; la visite de mon amie rencontrée lors de mon ostéosarcome apporte la dernière étincelle : bienvenue dans « Journal d’un genou »
Mais hélas « c’était avant le drame, bien entendu »… Le 27 août 2024, je glisse dans ma baignoire et j’en ressors avec une triple fracture de cette même jambe et une de l’incisive … 3 jours aux Urgences, 18 jours d’hospitalisation et bien sûr une opération : pose d’une nouvelle arthrodèse beaucoup plus longue et de clous pour solidifier le tibia, la cheville et la tête de fémur le 10 septembre, suivi de 7 mois de convalescence chez mes parents !
Record personnel battu : 60 cm de cicatrice !
Mais ça repart… avec une identité reconstruite et des projets plein la tête !
Grâce à ma psy et ma nouvelle kiné je me redécouvre forte, résiliante, indépendante, curieuse … Je me suis formée au rôle de patiente partenaire auprès de l’Union Francophone des Patients Partenaires ; j’ai écris un carnet pour accompagner patients & aidants, le « Compagnon de soin & de quiétude », et j’ai d’autres projets plein la tête totalement alignés avec mon coeur et mon désir le plus profond !
Alors il n’est jamais trop tard pour oser, pour reprendre confiance en soi et pour faire d’un parcours atypique une force ! 🫶🏻

Chaque étape de mon parcours a contribué à forger une histoire qui transcende les épreuves, une histoire imprégnée de sourires, de défis surmontés, et d’une joie de vivre qui persiste malgré tout. Mon désir le plus profond est de partager cette lumière avec ceux qui peuvent en avoir besoin, de semer des graines d’espoir et d’inspiration dans chaque coin obscur.
