Qui es-tu ?
Je m’appelle Clémence, j’ai 22 ans et je suis actuellement en formation pour devenir ingénieure en agronomie en alternance. Je vis en Normandie, plus précisément dans le Cotentin, d’où vient mon surnom sur Instagram.
Quelle est ta pathologie ?
J’ai été diagnostiquée d’un lymphome de Hodgkin au stade 4, fin juillet 2024, alors que j’étais en stage international au Canada.
Quel traitement suis-tu ? As-tu des astuces pour moins souffrir ?
J’ai suivi le protocole BrECADD pour la chimiothérapie (chaque lettre correspond à un médicament administré dans le protocole : Br = Brentuximab vedotin ; E = Etoposide ; C = Cyclophosphamide ; A = Doxorubicine (Adriamycine) ; D = Dacarbazine ; D = Dexaméthasone).
Pour mieux supporter les effets secondaires, j’avais quelques astuces : m’hydrater énormément, me reposer dès que je le pouvais, utiliser des bouillottes pour les douleurs musculaires, et écouter de la musique douce pour calmer les angoisses. J’essayais aussi de fractionner mes repas pour mieux gérer les nausées.
Qu’est-ce que cela t’empêche de faire ?
Pendant les cycles de traitement, mes semaines étaient très rythmées :
1 semaine de chimio (en réalité 3 jours), 1 semaine d’effets secondaires, puis 1 semaine où je pouvais retourner à l’école, avant que le cycle ne recommence.
Cela m’a forcée à ralentir, à renoncer à certaines sorties ou activités physiques.
As-tu dû adapter ton domicile ?
Je n’ai pas eu besoin de gros aménagements. Le seul vrai changement a été de dormir près de mes parents pendant la semaine des effets secondaires. Je posais un matelas à côté de leur chambre, car j’avais peur de dormir seule avec les nausées, les tremblements, les insomnies, etc.
Quel mode de transport utilises-tu ? L’as-tu adapté ?
J’ai repris la conduite assez tôt, environ un mois après l’annonce de ma rémission, car j’en avais besoin pour aller à l’école et rejoindre mon logement sur le campus.
Pendant les traitements, c’est mon copain qui faisait les trajets avec moi en covoiturage.
Et ta vie amoureuse ?
Ma vie amoureuse se passe très bien. J’ai eu très peur au début, car beaucoup de témoignages racontent que certaines femmes sont quittées après l’annonce d’un cancer. Je pense que c’est pour ça que j’ai essayé de l’impliquer le moins possible dans mes examens médicaux… mais avec le recul, je crois qu’il s’est senti exclu.
Heureusement, il a toujours été là pour moi, m’a soutenue du début à la fin, et je lui en suis profondément reconnaissante.
Et ta vie sociale et professionnelle depuis la maladie ?
Pendant les traitements, c’était assez difficile : je n’ai pas rencontré d’autres jeunes atteints de cancer, et cela m’a pesé. Même si mes amis me donnaient des nouvelles régulièrement, certains sujets restaient incompris.
Aujourd’hui, je profite à fond, je ne me soucie plus de plaire à tout le monde. Grâce à mon compte Instagram, je fais plein de belles rencontres et je suis beaucoup moins réservée qu’avant.
Côté professionnel, j’ai repris mon alternance en mi-temps thérapeutique, et j’ai été très bien accueillie par mes collègues.
Quelle musique écoutes-tu quand tu as un coup de mou ?
J’écoute souvent « Derrière le brouillard » de Grand Corps Malade et Louane. Elle me touche particulièrement.
Quelles sont tes séries préférées ?
J’aime beaucoup les séries fantastiques. En ce moment, je regarde A Discovery of Witches.
Quelles lectures t’aident à t’évader ? Lis-tu des livres sur la maladie ?
Je lis très peu en ce moment… Quand je le fais, c’est plutôt pour m’évader. Je lis rarement des livres sur la maladie, mais je me retrouve davantage dans les récits de témoignages ou les partages sur les réseaux.
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